La pose du platelage

Pour limiter les déformations ultérieures et pour permettre une application correcte des produits, il faut, dans des conditions de chantier, que l'humidité du bois au moment de l'application se situe environ entre 12 et 16%.

Découper une planche

Même les bois de dureté exceptionnelle se coupent parfaitement bien à la scie électrique, sauteuse ou circulaire. Veillez à utiliser des outils au carbure de tungstène. Aujourd'hui les lames de scie circulaire livrées avec la machine sont souvent avec des dents au carbure. L'affûtage doit être parfait. Si vous constatez que la découpe est plus lente, que de la fumée se dégage, que  les coupes sont noircies, c'est probablement que la lame est désaffûtée. Dans ce cas, amenez-là chez un spécialiste qui la réaffûtera pour quelques euros. Les lames de scie sauteuse quant à elles sont jetables. Prévoyez-en quelques unes d'avance. Que ce soit avec une scie sauteuse ou une scie circulaire, il est toujours préférable de couper sur l'envers de la planche ; les fibres de la face en appuie contre l'outil ayant souvent tendance à se relever et à casser. Le trait de coupe sur l'envers est toujours plus net.

Visser

La préfèrence est donnée aux vis inox cruciformes ou à empreinte TORX (page 80). Les vis TORX permettent un accrochage très efficace de l’embout de vissage mais attention à la casse en bout de course. Une visseuse à réglage de couple est indispensable. La visseuse sans fil est l'outil le plus approprié. Etant donné le nombre de fixations à visser dans un laps de temps relativement court, le problème va être l'autonomie de la visseuse. Il vaut mieux avoir un second, voire un troisième, pack de batterie en charge pendant que l'on utilise l'autre pack. Une autre alternative pour les gros bricoleurs est d'utiliser une visseuse pneumatique reliée à un compresseur ; on dispose alors d'un outil hyper léger, puissant et d'une autonomie illimitée. Mais l'inconvénient est le tuyau qui relie la visseuse au compresseur. Au moment du vissage, l'embout doit être parfaitement dans l'axe de la vis, fermement appuyé contre la tête de vis. Les vis inox sont fragiles ; réglez correctement le couple de serrage pour éviter de casser la tête. Pour les grosses vis utilisées dans les fixations des pièces de structures, lambourdes et solives, le besoin en puissance est important et une petite visseuse sans fil peut être limite. On peut alors utiliser la perceuse électrique 220v munie d'un embout de vissage si celleci permet une modulation correcte de la vitesse de rotation. Attention cependant en fin de vissage de ne pas casser la tête de vis.

Pré-percer

Dans le cas de l'utilisation de vis, il faut que la tête fraisée soit logée dans une cuvette car l'extrémité supérieure de la vis ne doit pas dépasser au dessus du platelage. L'idéal est que la tête descende de quelques dixièmes de mm en dessous du niveau du platelage. Ainsi, la tête sera toujours sous le niveau du platelage, même si ce dernier subit un léger retrait. La cuvette est réalisée à l'aide d'une fraise. Dans le cas de planches en bois tendre (résineux), on peut se passer de la fraise et la vis sera enfoncée en force dans la planche mais le résultat sera moins net qu'avec une fraise et le risque d'éclatement du bois sera plus élevé. *

La planche doit également être pré percée de façon à faciliter le vissage et à éviter le fendillement du bois. C'est obligatoire dans tous les cas pour les fixations en extrémité de planche où le risque de fente est le plus élevé. C'est obligatoire également pour toutes les fixations dans les bois mi-durs à exceptionnellement durs, ou les bois fendifs. Dans le cas des fixations, autres que les extrémités, dans des bois tendres non fendifs, le pré perçage est facultatif et la vis sera enfoncée en force.

Le diamètre du pré perçage de la planche est fonction de la présence ou non d'un filetage total ou partiel. Dans tous les cas, il faut que l'extrémité supérieure de la vis puisse coulisser librement dans l'avant-trou. Ainsi, la fin de course de vissage permet d'appuyer la planche contre son support (lambourde, solive, etc.). Si le filetage est pris dans l'avant-trou, la vis se bloque en fin de vissage sans plaquer la planche contre le support. C'est pour cette raison qu'il existe des vis à filetage partiel - le haut du corps de la vis - le collet - est lisse ainsi il peut tourner librement dans son logement. Dans ce dernier cas, le diamètre de l'avant trou correspond au diamètre de la vis. Dans le cas d'un filetage total, le diamètre de pré perçage doit être
supérieur de 1 mm au diamètre de la vis. Le support peut également nécessiter un pré perçage, notamment pour des bois durs. Sinon, le vissage peut devenir pénible et casser les vis. L'idéal est donc d'opter pour des vis à filetage partiel dont la hauteur du collet corresponde à l'épaisseur du platelage. On utilise alors une mèche à double étage dont le diamètre correspond au diamètre de la vis. Cet outil permet de réaliser en une seule opération, le pré perçage du support, le pré perçage de la planche et le fraisage de la cuvette. Si on utilise des vis à filetage complet et que le pré perçage du support est nécessaire, on effectue d'abord le fraisage / pré perçage de la planche avec une mèche à double étage réglée pour que la mèche
n'atteigne pas le support. Puis on réalise le pré perçage du support avec une autre mèche plus fine et plus longue. Les mèches à bois sont utilisables pour des bois tendres à durs. Mais pour des duretés supérieures, il est recommandé d'utiliser des forêts à métaux qui casseront moins facilement que les mèches à bois.. Les trous sont moins nets mais c'est sans importance dans notre cas car seule la cuvette est visible.

Ecartement entre les lames de platelage

Ce qui suit n'est valable que pour les lames de platelage fixées à l'aide de vis ou de clous. Pour les systèmes de fixations invisibles, l'écartement est
déterminé selon les préconisations indiquées par le constructeur, ou est imposé par la géométrie de la fixation elle-même. L'écartement entre les lames doit être de 3 à 9 mm en moyenne après mise en oeuvre. Mais il faut tenir compte du retrait lors de la pose. Comme nous l'avons vu au chapitre «Séchage et retrait » en page 27, le bois se rétracte lorsque son taux d'humidité diminue. Mais il se gonfle lorsque ce même taux augmente. Le retrait radial est beaucoup plus important que le
retrait longitudinal. C'est-à-dire que la longueur d'une planche de platelage varie très peu en fonction de l'humidité alors que la largeur et la hauteur vont subir des variations importantes. Des planches fixées trop près l'une de l'autre peuvent se toucher en plein hivers; pouvant aller jusqu'à faire soulever les planches ou provoquer des déformations irréversibles.

On ne peut pas non plus avoir un écartement entre planches trop élevé ; c'est inesthétique, inconfortable, les petits objets tombés au sol passent au travers très facilement, cela peut même amener à faire trébucher le marcheur. Il faut donc tenir compte de ce retrait au moment de la pose, de façon à déterminer l'écartement idéal. On tient compte de deux paramètres déterminé au moment de la pose : le taux d'humidité d'équilibre du bois et la saison courante. Quand on pose un platelage en hivers, le taux d'humidité du bois est plus élevé. Les planches sont donc gonflées. En été, avec le soleil et la sécheresse, les planches vont subir un retrait et l'écartement entre planches va augmenter. Si on pose un platelage en été, c'est le contraire qui va se produire. Si les lames ont été fixées de façon rapprochée, l'écartement risque de disparaître complètement en hivers. La méthode optimum consiste à tenir du taux d'humidité réelle du bois - c'est-à-dire mesurée sur le site avec un humidimètre spéciale bois, du coefficient de retrait qui est variable selon les essences, des taux d'humidité d'équilibre du bois en été et en hivers qui est fonction du lieu de pose. Tout cela est un peu compliqué et sujet à erreur. Nous vous proposons une
méthode simplifiée : si les lames sont posées en hivers, on pose avec un écartement de 3 à 5 mm, posées en été, les lames sont fixées avec un écartement de 6 à 9 mm, à l'automne ou au printemps, l'écartement est compris entre 5 et 7 mm.

Attention, pour que ces préconisations restent valables, il est fortement recommandé que les lames soient stockées sur site, à l'extérieur, les emballages retirés, durant au moins un mois avant le début de la pose. En effet, la zone de stockage chez le grossiste peut présenter un taux d'humidité très différent de celui du chantier. Il faut laisser le temps aux lames de prendre leur taux d'équilibre.

Ecartement pour les joints en bout de lame

La longueur d'une planche est assez constante, peu sensible à la température ou à l'humidité. D'un point de vue mécanique, l'écartement entre deux lames mises bout à bout peut donc être nul, notamment dans le cas de platelage en essence de classe de risque 4 à 5 mais : Dans le cas de bois de classe 3, il est préférable de ménager un écartement de 5 mm de façon à permettre une bonne ventilation des bouts de lames et d'éviter l'accumulation de résidus. Dans le cas de lames en bois de densité supérieure à 900 kg/m3 et de longueur supérieure à 2 m, les phénomènes de dilatation longitudinale peuvent ne pas être négligeables. Il est donc préférable de ménager un écartement de 5 mm en bout.

Répartition des vis

Il y a systématiquement deux vis aux extrémités des lames. Les lames sont également fixées au droit des lambourdes ou solives. Dans la solution standard, il est préférable d’utiliser deux vis dans la largeur de la lame. Cette règle est obligatoire pour les bois moyennement stables à très instables. Pour les bois stables, on peut faire l’économie d’une vis au milieu de la lame mais pas aux extrémités qui ont toujours deux vis. Si une seule vis est utilisée, on alterne en quinconce